La situation nuit au pays et à l'économie circulaire, Sciaena, axée sur la promotion de l'amélioration de l'environnement marin, Zero et ANP/WWF (Associação Natureza Portugal, qui représente le Fonds mondial pour la nature international au Portugal) ont averti dans un communiqué.

Pour sensibiliser au gaspillage des ressources, qu'il s'agisse d'emballages en plastique, en verre ou en métal, les trois organisations ont organisé lundi soir une projection publique d'images d'emballages abandonnés contribuant à la pollution, collectées dans différentes régions du pays. Aux images, projetées sur la place Luís de Camões, à Lisbonne, les écologistes ont ajouté une banderole portant le slogan "Fini les retards !".

Le système de consigne avec retour (SDR) pour les emballages jetables en plastique, verre, aluminium et métaux ferreux a été approuvé par le Parlement portugais en 2018 et devrait être opérationnel début 2022, mais les organisations estiment qu'il ne devrait pas être opérationnel avant janvier 2023.

Les organisations rappellent l'approbation de la loi fin 2018, à une large majorité, et expliquent, dans un communiqué, pourquoi elles sont inquiètes. La loi n'a pas encore été réglementée et il n'y a "aucun signe" qu'elle le sera et la législation européenne exige une période d'au moins un an, après la réglementation, pour qu'elle entre en vigueur.

"Comme on s'attend déjà à ce que la mise en œuvre de la DTS soit retardée d'un an à ce stade, cela signifiera le gaspillage d'environ 1,5 milliard de colis ! Le ministre (de l'environnement) Matos Fernandes doit agir rapidement pour s'assurer qu'il n'y aura pas d'autres retards", soulignent les organisations.

Elles expliquent que si quatre millions d'emballages sont gaspillés chaque jour, cela signifie qu'en un an, 1.473.609.427 emballages de boissons (l'équivalent de 250 tours de Belém, selon les écologistes) "iront à la décharge, seront incinérés ou se répandront dans l'environnement".

Il faut donc, ajoutent-ils, agir de toute urgence, car ne rien faire est "contraire au discours officiel du gouvernement". Ensuite, disent-ils également, la loi date de 2018, on ne peut donc pas prétendre qu'il n'y a pas eu le temps de s'attaquer au problème, et en plus il y a une "perte effective pour le pays", qui est "fortement dépendant" de l'importation et de l'utilisation de matières premières vierges pour la fabrication d'emballages de boissons en plastique, verre et métal.

"La DTS est un outil fondamental pour la réalisation de plusieurs objectifs de l'UE (recyclage et réutilisation)" et "les Portugais ont déjà montré, dans plusieurs études représentatives, leur large soutien à cette idée, et attendent avec impatience sa mise en œuvre", soulignent les organisations.

Sciaena, Zero et ANP/WWF demandent une action urgente de la part du ministère de l'environnement et de l'action climatique, afin de réglementer la loi avant même l'été, et alertent le Parlement portugais pour le retard pris dans la réglementation de la loi.