Dans le projet de budget de l'État pour 2022 (OE2022), remis cette semaine à l'Assemblée de la République, le gouvernement prévoit que l'économie connaîtra une croissance de 4,8 % cette année, une révision à la hausse des 4 % prévus dans le programme de stabilité qui a été publié en avril.

Le ministère des finances, dirigé par João Leão, a déclaré que "cette évolution est largement due à l'accélération significative des investissements par rapport à 2021 (+2,9 pp), ainsi qu'aux exportations (+ 1,2 pp), qui devraient croître plus rapidement que les importations".

Selon le projet de budget, le déficit public devrait tomber à 4,3 % du PIB en 2021, avant de retomber à 3,2 % l'année prochaine.

Cette amélioration est attribuée au "résultat de la reprise progressive de l'activité économique, à l'impulsion des réformes et des investissements à réaliser dans le cadre du PRR, aux mesures de soutien des revenus des classes moyennes, des familles et des jeunes, et à la réduction des coûts associés aux mesures d'urgence qu'il a fallu mettre en œuvre au plus fort de la pandémie pour soutenir l'emploi et les revenus", peut-on lire dans le projet de budget.

Le ratio de la dette publique s'améliorera également en 2021, représentant 126,9 % du PIB après avoir atteint le chiffre record de 133,7 % en 2020.

La sortie de la récession résultant de la pandémie devrait également se poursuivre dans le domaine du marché du travail, le gouvernement prévoyant une baisse du taux de chômage à 6,5 % en 2022, la valeur la plus basse depuis 2003, par rapport aux 6,8 % estimés pour cette année.

En ce qui concerne les impôts, le gouvernement souhaite créer deux nouveaux niveaux d'IRS, en divisant les 3e et 6e niveaux, cet impôt comptant désormais neuf niveaux.

Le gouvernement a expliqué qu'il mettra en œuvre "un programme ambitieux visant à améliorer le revenu des familles par le biais d'un ensemble d'IRS qui comprend plusieurs mesures destinées aux classes moyennes, aux familles avec enfants et aux jeunes, ainsi qu'une augmentation significative des allocations familiales".

Pour stimuler l'investissement privé, le gouvernement veut lancer au premier semestre 2022 l'Incitation fiscale à la reprise (IFR), permettant aux entreprises de déduire de la perception de l'impôt sur le revenu le montant de l'investissement qu'elles ont réalisé dans la limite de 5 millions d'euros.

Voici les principales mesures prévues dans le projet de budget de l'État du gouvernement :

Emploi et aide sociale

La "grande majorité des pensions" connaîtra une augmentation équivalente à l'inflation de cette année (0,9 %), tandis qu'il y aura également une augmentation extraordinaire de 10 €, versée à partir du mois d'août, pour les retraités qui perçoivent jusqu'à environ 658 €.

Les allocations de chômage continueront d'être augmentées l'année prochaine, afin de garantir au moins un revenu de 504,63 €.

Le salaire minimum national, qui s'élève à 665 euros, augmentera à nouveau l'année prochaine pour atteindre 750 euros en 2023, "conformément à l'augmentation moyenne de ces dernières années", alors qu'il a augmenté de 30 euros cette année pour atteindre 665 euros.

Santé

Le secteur de la santé va bénéficier d'une augmentation de plus de 700 millions d'euros, avec une dotation totale de dépenses consolidées de 13 578,1 millions d'euros.

Les dépenses de personnel dans le secteur de la santé augmenteront en 2022 pour atteindre 5 233,80 millions d'euros, soit 207,9 millions d'euros de plus par rapport au montant estimé pour 2021.

L'augmentation des dépenses pour les professionnels de la santé représente une hausse de 4,1 % avec " 97 % alloués au Service national de santé (SNS) ".

La construction des nouveaux hôpitaux de Lisbonne Oriental, Seixal, Sintra et Alentejo est prévue pour 2023.

Éducation

Le montant prévu dans le budget de l'État pour l'enseignement de base et secondaire et l'administration scolaire doit augmenter de 8,5 pour cent par rapport à 2021 pour atteindre un total de 7 805,7 millions d'euros.

Les dépenses totales consolidées pour la science, la technologie et l'enseignement supérieur augmentent de 21,2 % pour atteindre 3 124,8 millions d'euros.

Impôts

Le nombre de tranches de revenus soumises à l'IRS doit passer de sept à neuf en 2022. Les deux nouveaux niveaux comprennent les revenus compris entre 10 736 € et 15 216 €, qui sont soumis à un taux de 26,5 %, et les revenus compris entre 15 216 € et 19 696 €, avec un taux de 28,5 %.

Le gouvernement a l'intention de prolonger la validité du programme Regressar jusqu'en 2023, qui accorde des incitations fiscales aux émigrants qui souhaitent revenir au Portugal.

Investissement public

L'investissement public augmentera de 30 pour cent par rapport à 2021, représentant, avec le Plan de relance et de résilience (PRR), 3,2 pour cent du PIB.

Transports

528 millions d'euros seront investis dans les chemins de fer et les routes l'année prochaine, la plus grande part (469 millions d'euros) étant consacrée au rail.

L'investissement dans l'expansion des réseaux souterrains "dans les années à venir" s'élèvera à environ 1,45 milliard d'euros.

Le soutien aux véhicules à faibles émissions sera maintenu, y compris les voitures et les motos, conventionnelles ou électriques, et les bicyclettes.

Culture

Le programme budgétaire pour la culture prévoit une dépense totale consolidée de 644 millions d'euros, qui est fixée à 390 millions d'euros, pour le secteur, si l'on exclut la dotation pour la RTP.

Animaux

En 2022, 10 millions d'euros seront alloués aux administrations locales ou aux associations d'animaux pour soutenir le bien-être et la stérilisation des animaux.