Le projet "Solkelp" est promu par la société Arm Of The Ocean, basée à Lisbonne et Sines, et "est en phase d'expérimentation", a expliqué son fondateur, Manuel Pereira Coutinho, à l'agence de presse Lusa.

"Nous voulons essayer de permettre la production de macroalgues en pleine mer" dans le but de "les distribuer non seulement aux entreprises pharmaceutiques et cosmétiques, mais aussi pour l'alimentation humaine, l'alimentation animale, les biocarburants et les bioplastiques", a-t-il souligné.

L'idée de l'entreprise, qui est développée en partenariat avec la société norvégienne Sea Weed Solution (SES), consiste à placer "six paires de bouées avec des algues" à des endroits précis de la zone portuaire.

"Il s'agit d'une bouée qui a un câble de 50 mètres attaché à une ancre, où les graines d'algues, encore petites, sont enroulées, laissant la nature faire le reste", a-t-il précisé.

Avec ce projet, "nous voulons comprendre, d'ici la fin de l'année, comment les algues se sont développées et quelles sont leurs caractéristiques" pour ensuite "établir un plan à long terme pour la production et la commercialisation d'algues" à partir du port de Sines, a-t-il souligné.

"Sines a été choisi parce que c'est un lieu de mer exposé, mais avec une certaine protection contre les vagues" et aussi parce que ses eaux ont "des qualités qui permettent la croissance durable des algues", a justifié l'homme d'affaires.

Le projet est basé sur la "décarbonisation de l'environnement, spécifiquement dans la recherche de la neutralisation de l'effet des émissions de gaz à effet de serre, les macroalgues étant capables de convertir plus de CO2" par rapport aux "plantes terrestres", a-t-il souligné.

Selon le fonctionnaire, les différents endroits où seront placées les structures permettent d'évaluer l'influence des "courants, de la qualité de l'eau et de l'exposition à d'autres animaux marins" sur "la croissance des algues".

Pour sa part, l'Administração dos Portos de Sines e do Algarve (APS) a souligné, dans un communiqué, son soutien aux "projets de recherche et de développement", compte tenu de "l'intérêt actuel accordé aux plantes marines pour leur efficacité à séquestrer le carbone de l'atmosphère".

Il s'agit de projets qui contribuent "à l'émergence de solutions innovantes et écologiquement durables, sans remettre en cause l'opérabilité du port", a-t-il précisé.

Interrogé par Lusa sur le montant de l'investissement, Manuel Pereira Coutinho n'a pas voulu donner de détails, le projet étant "en phase de test", révélant seulement l'espoir d'une "entrée en production" d'ici "un à deux ans".

Il a dit parier sur la croissance "organique et durable" du projet, mais a admis vouloir devenir "l'un des plus grands acteurs du marché européen de la production de macroalgues offshore" d'ici cinq ans.

"Nous allons commencer avec 20 hectares, puis nous nous développerons successivement jusqu'à atteindre notre objectif de 60 hectares, mais tout cela dépendra des tests que nous effectuons et du soutien du port de Sines", a-t-il conclu.

Le projet a également pour partenaires le Centre interdisciplinaire de recherche marine et environnementale (CIIMAR) et l'entreprise In2Sea, spécialisée dans l'industrie maritime.