"Les charges du service de la dette des prêts bancaires pour le logement, contractés pour la plupart à des taux d'intérêt variables, ont augmenté", indique la BdP dans le rapport sur la stabilité financière de novembre 2022. Et les frais de logement vont continuer à augmenter, car le régulateur dirigé par Mário Centeno indique que l'évolution des taux Euribor à 3, 6 et 12 mois est prévue jusqu'en décembre 2023, pouvant atteindre des valeurs de l'ordre de 3%. Il convient de noter que l'Euribor quotidien à 12 mois s'approche déjà des 3%.

C'est sur la base de cette évolution que la BdP estime que la valeur totale des versements effectués par les particuliers au titre des prêts au logement passera d'environ 390 millions d'euros, en juin 2022, à 520 millions d'euros, en décembre 2023 (+75 %). Cette valeur se traduit par un prêt immobilier moyen de 279 euros en juin 2022 et de 371 euros à la fin de l'année prochaine. En d'autres termes, en moyenne, les familles devront payer 92 euros de plus sur leur prêt hypothécaire.

"La hausse des charges du service de la dette sur les prêts immobiliers contribuera à l'augmentation du ratio moyen du service des prêts (LSTI, Loan service-to-income) de 4,8 points de pourcentage (p.p.), jusqu'en décembre 2019. 2023, à 21,5 %", conclut le régulateur portugais. Et sur la base de l'évolution des salaires du travail depuis la date de la dernière mise à jour des revenus déclarés jusqu'en 2022 et 2023, la BdP estime que le taux d'effort pour payer le crédit immobilier dépassera les lignes rouges l'année prochaine dans plusieurs ménages.

Le risque de défaut de paiement augmente

"Le ralentissement économique et la hausse de l'inflation, combinés à des hausses supplémentaires des taux d'intérêt de marché, pourraient détériorer la situation financière des particuliers, notamment chez les plus vulnérables et dans un contexte de faible taux d'épargne, augmentant leur risque de défaut", indique la BdP.

C'est l'une des conséquences de la pression sur le budget des familles exercée à la fois par la hausse des taux d'intérêt des prêts immobiliers (et des crédits à la consommation) mais aussi par la forte inflation qui se fait sentir dans le pays, taux qui a atteint 10,1% en octobre. Mais tous les prêts immobiliers ne souffriront pas de la même manière de la hausse des taux d'intérêt.