Dans la dernière édition de l'IPC, le Portugal est critiqué pour avoir reporté l'abolition du "programme controversé", ainsi que pour avoir lancé la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (ENAC) "sans lignes directrices ni plan de suivi", considérant que l'application des mesures anticorruption dans le pays est "faible" et "lente".

"Les résultats nationaux de l'Indice de perception de la corruption 2022 reflètent, dans la lignée de ceux des années précédentes, une lutte anti-corruption faible et stagnante, avec des niveaux perçus de risque accru de corruption et, de même, un manque de transparence et de contrôle dans le secteur de la défense et de la sécurité nationale", déclare Nuno Cunha Rolo, président de la représentation de TI au Portugal.

Dans ce dernier cas, la coalition mondiale de lutte contre la corruption estime que le secteur de la défense a besoin d'une plus grande transparence et d'un meilleur contrôle, notant que "les processus secrets de passation de marchés et les pratiques insuffisantes en matière de transparence financière affaiblissent les garanties contre la corruption dans les institutions de défense nationale".

Dans l'indice relatif à l'année dernière, le Portugal est évalué dans le groupe des pays d'Europe occidentale et de l'Union européenne et obtient 62 points, avec un classement de 0 (perçu comme très corrompu) à 100 (très transparent).

Le Portugal maintient son score de 2021 et reste en dessous de la moyenne de sa région (66 points), mais perd une place, passant du 32e au 33e rang.

Avec le même nombre de points et à la même place, on trouve la Lituanie, après Israël et la Corée du Sud (tous deux avec 63 points) et avant le Botswana (60 points).

Nuno Cunha Rolo estime que les résultats du Portugal "résultent de l'incapacité persistante des gouvernements et des gouvernants successifs à percevoir l'immense richesse des dirigeants et des politiques anticorruption ouvertes, transparentes, participatives et honnêtes, tant dans le système politique et administratif que dans les secteurs de l'économie et de la société".

"Tous contribuent grandement à un pays plus juste, plus sûr, plus pacifique, plus inclusif et plus développé" et "les récentes affaires qui se succèdent dans les médias à un rythme vertigineux, sont largement dues au manque de volonté et de vision politique - au sein du gouvernement et du parlement - en matière de lutte contre la corruption, de transparence et d'intégrité", ajoute-t-il.

Transparência Internacional Portugal indique qu'elle avait déjà mis en garde contre "les lacunes" de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, notamment "pour avoir ignoré presque entièrement la question de la corruption politique".

L'IPC 2022 révèle que la région dont fait partie le Portugal est à nouveau celle qui obtient le meilleur score (66 sur 100), mais prévient que "les progrès ont stagné dans la plupart des pays" qui la composent et que "le changement de scénario en matière de sécurité, depuis l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie, et l'imminence d'une récession exigent des réponses énergiques de la part des gouvernements".


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