Un porte-parole de la compagnie aérienne a confirmé aujourd'hui dans un communiqué que la compagnie fera appel de cette décision devant la Cour de justice de l'UE, la plus haute instance administrative de l'Union. "L'une des plus grandes réalisations de l'UE est la création d'un véritable marché unique du transport aérien. L'approbation par la Commission européenne des aides d'État finlandaises, danoises et suédoises va à l'encontre des principes du droit communautaire", a déclaré le porte-parole de Ryanair. De l'avis de Ryanair, leader européen du secteur à bas prix, la décision de la TGUE annule les "30 années de processus de libéralisation" de ce marché, en permettant à ces pays d'accorder des "avantages" à "leurs compagnies nationales" par rapport à des "concurrents plus efficaces", selon un critère "basé uniquement sur la nationalité".

" Nous allons maintenant demander à la Cour de justice de l'UE d'annuler ces subventions déloyales dans l'intérêt de la concurrence et des consommateurs ", a déclaré le porte-parole. Dans plusieurs arrêts similaires, la CJUE a aujourd'hui considéré que toutes ces aides étaient " conformes " au droit de l'UE, tout en observant dans le cas finlandais que " la garantie était nécessaire pour remédier à la grave perturbation de l'économie finlandaise, compte tenu de l'importance de Finnair pour cette économie ".Dans le cas de la Suède et du Danemark au sein du Scandinavian Airlines System (SAS), le tribunal applique le même raisonnement et rejette les arguments de Ryanair, une compagnie aérienne qui a également obtenu de la Commission européenne l'autorisation du gouvernement espagnol de financer le sauvetage d'Air Europe par le biais du Fonds de soutien à la solvabilité des entreprises stratégiques.

Ryanair a insisté aujourd'hui sur le fait que la position "laxiste" adoptée par l'exécutif européen en ce qui concerne les aides d'État destinées à atténuer l'impact de la nouvelle pandémie de coronavirus dans le secteur, a permis à certains pays membres d'"étendre les contrôles ouverts" à "leurs compagnies aériennes".La Commission européenne a approuvé à la hâte plus de 30 milliards d'euros d'aides d'État discriminatoires depuis le début de la crise", conclut Ryanair dans son communiqué.Ces 30 milliards d'euros d'aides d'État au secteur de l'aviation comprennent, entre autres, le soutien aux transporteurs Lufthansa Group (11 milliards), Air France-KLM (10,6 milliards), Alitalia (3,5 milliards), SAS (1,3 milliard), Finnair (1 200 millions d'euros) et TAP (1 200 millions d'euros), souligne Ryanair dans le communiqué. Les transporteurs Norwegian, LOT, Condor et Air Europa ont reçu le reste des aides d'État approuvées par la Commission européenne.