Dans un communiqué publié sur son site web, consulté le 2 février par l'agence de presse Lusa, le ministère public du district de Lisbonne a annoncé la déduction des charges contre le défendeur pour la pratique de ce type de crime, prévu par le Code de justice militaire.

"Les faits se sont produits en octobre 2018, à Portalegre, au cours d'une formation GNR, plus précisément lors de l'épreuve dite 'RED MAN', du cours de bâton extensible", a expliqué le MP.

Selon l'acte d'accusation, le prévenu "a décidé d'exercer une violence supérieure envers certains stagiaires, leur causant des blessures physiques", souligne le communiqué.

Ainsi, l'instructeur GNR, toujours selon l'acte d'accusation, "a agi avec conscience et volonté de molester le corps de ses subordonnés, dans l'exercice de fonctions militaires".

L'enquête a été menée par la 10ème section du Département d'Investigation et d'Action Pénale (DIAP) de Lisbonne, assistée par la Police Judiciaire Militaire.

La semaine dernière, les chaînes de télévision CNN Portugal et TVI, qui ont eu accès à l'acte d'accusation dans cette affaire, ont rapporté que le député "accuse João Semedo, le soi-disant "homme rouge" des preuves, d'être l'auteur matériel" des "crimes commis" au centre de formation du GNR à Portalegre en 2018.

Selon les mêmes télévisions, le magistrat a compris "qu'une force excessive a été utilisée", et a décrit "la violence" en se référant à un cas : "À la suite des coups portés par le défendeur", le stagiaire "a commencé à tituber, ne pouvant pas voir clairement".

La nouvelle du passage à tabac présumé de stagiaires du 40e cours du centre de formation GNR, à Portalegre, a été avancée par le Jornal de Notícias début décembre 2018.

À l'époque, le journal affirmait qu'une dizaine de stagiaires avaient subi des blessures et des traumatismes graves lors du module "cours de bâton extensible", qui ont nécessité dans certains cas une hospitalisation et des interventions chirurgicales.

Selon le reportage, les coups présumés auraient eu lieu entre le 1er octobre et le 9 novembre.

Le 3 décembre 2018, le bureau du procureur général a révélé à Lusa que le ministère public avait ouvert une enquête de nature pénale pour enquêter sur ce passage à tabac présumé.

Le lendemain, le ministre de l'Administration interne de l'époque, Eduardo Cabrita, a annoncé la mise hors de cause du directeur du centre de formation de Portalegre du GNR suite à cette affaire.

Selon CNN et TVI, João Semedo, qui "a été sanctionné par 121 jours de suspension en avril de l'année dernière" tout au long des trois années d'enquête, "a progressé dans sa carrière" et "est aujourd'hui commandant en second du détachement de la GNR à Sintra".