La plainte est formulée dans une lettre ouverte de ce syndicat, créé début 2020, adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"En ce moment, il y a plus de 1 800 infirmières avec des contrats pour un certain temps pour faire face à la pandémie de covid-19 qui n'ont pas vu, ou verront, leurs contrats renouvelés. Ce manque de reconnaissance et de valorisation de notre travail favorise l'exode, et en pleine pandémie, environ 1 300 infirmières ont émigré", a souligné le SITEU.

Selon le syndicat, ces professionnels en situation précaire assurent les besoins quotidiens du Service national de santé (SNS), dont le ratio d'infirmiers est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)

"Au Portugal, le ratio infirmières / habitants dans le SNS est de 6,9 / 1 000 habitants, par rapport aux pays de l'OCDE, qui est de 9,3 / 1 000", a avancé le SITEU dans la lettre ouverte, qui entendait exprimer la "profonde préoccupation, l'indignation et le mécontentement à l'égard des politiques portugaises pour le SNS".

Le syndicat a également mis en garde contre un "désinvestissement brutal du gouvernement portugais dans les institutions de santé publique", en citant les exemples du manque d'entretien des bâtiments, du non-renouvellement des équipements pour les soins aux patients et des politiques de travail.

"Nous avons assisté, au cours des 15 dernières années, à une augmentation brutale des institutions de santé privées qui survivent aux dépens du financement public. La santé est devenue une affaire de millions qui enrichit ce tissu d'entreprises et, par conséquent, les groupes économiques privés", a déclaré le SITEU.

En termes de salaires, la structure syndicale a estimé que, malgré la négociation d'une augmentation prévue dans le budget de l'État de 2018, en mai 2021, la "plupart des établissements du SNS n'ont pas communiqué les points individuellement à chaque professionnel et n'ont pas procédé à l'actualisation salariale de plus de 50 % environ des infirmiers".

Cela signifie que, selon le syndicat, les infirmières ayant 22 ans de carrière se trouvent dans la première position rémunératrice à égalité de circonstances avec un collègue nouvellement diplômé.